Dernières news

amazarashi 武道館公演『朗読演奏実験空間“新言語秩序”』supported by uP!!! (amazarashi Budoukan kouen « roudoku ensou jikken kuukan « shin gengo chitsujo » » supported by uP!!!) (16.11.2018)

021

Ce 16 novembre 2018 marquait la fin d’une ère et le début d’une autre pour amazarashi. Le petit duo -plus si petit que cela- formé par Hiromu Akita et Manami Toyokawa s’est tenu pour la première fois sur la scène du Nippon Budoukan. Il y a, partout je pense, une salle de concert qui marque l’accomplissement d’une carrière et qui est vécu comme un événement unique aussi bien du côté de l’artiste que du public.
Pour illustrer cela, en France nous avons l’Olympia. La salle n’affiche certes pas la capacité d’un Zénith ou de Bercy -rebaptisé AccorHotels Arena- mais elle dévoile chaque jour, en gros caractères en néons rouges, le nom de l’artiste en vedette ce même jour.
Au Japon, c’est le Nippon Budoukan qui fait entrer un artiste dans la cour des grands. La salle de forme octogonale permet d’accueillir pas moins de dix mille personnes. On pourrait presque penser que le live 360° qui s’est tenu au Makuhari Messe deux ans plus tôt avait pour but de nous préparer à ce jour.

Annoncé fin mai, le titre du concert a été dévoilé plus tardivement avec la sortie du récent single 「リビングデッド」 (LIVING DEAD). Ce dernier a établi un thème sur la censure (clips, chansons et lyrics censurées, voir chronique) qui a été repris par ce live finalement baptisé 「新言語秩序」 (shin gengo chitsujo), traduit par « NEW LOGOS ORDER ».

La journée a commencé tôt, très tôt pour nombre de fans. La vente des produits dérivés et la mise en place des gachapon (machines à sous distribuant généralement des jouets ou figurines, ici des goodies exclusifs) débutaient tous deux à 13h. Mais à cette heure-là, déjà un millier de fans étaient présents, dispersés dans les deux files. A peine une file terminée, ils en entamaient une autre et faisaient la queue plusieurs heures durant. Sans surprise, les goodies tombèrent en rupture assez rapidement et le gacha donnait lieu à des échanges entre fans en cas de doublon. Ce n’est qu’après ces péripéties que les retrouvailles furent possibles, de même pour prendre son premier repas du jour.

Comme annoncé, le concert débuta à 19h par un petit test de l’application mobile. Chacun devait avoir enregistré sa place au préalable pour que cela fonctionne. Une fois lancée, l’appli devait émettre un flash de façon irrégulière, pour un rendu harmonieux à travers la salle.

Hiromu, censuré par intermittence, conta des segments de lyrics tirés notamment de 「独白」  (dokuhaku). S’ensuivit sans plus attendre 「ワードプロセッサー」 (WORD PROCESSOR) en guise d’introduction. Les paroles projetées sur les écrans étaient elles aussi censurées, et il était difficile de bien voir les membres sur scène, cependant toute la salle baignait dans la lumière des spots et instaurait une ambiance certaine.

029

« Nippon Budoukan ! Nous sommes amazarashi, tout droit venu d’Aomori ! » s’écria le leader, suscitant de vives acclamations. Le rythme régulier de 「リビングデッド」 (LIVING DEAD) annonça la chanson éponyme tirée du dernier single en date. Smartphones brandis pour le public, les jeux de lumière permettaient non seulement à l’audience de participer au spectacle mais aussi de créer une ambiance inédite. Chacun jouait le jeu, et le rendu n’en était que plus beau. Le concert se poursuivit avec 「空洞空洞」 (kuudou kuudou) et son univers à la fois rétro et futuriste. Les spots rouges et bleus donnaient de l’intensité au morceau tiré du dernier album 「地方都市のメメント・モリ」 (chihou toshi no MEMENTO MORI). La censure était toujours plus présente, renforcée par le fameux « barricade tape ». Le chant de la pianiste Manami, souvent discret, était plus prononcé durant le refrain mais aussi le pont. Tel un medley, 「季節は次々死んでいく」 (kisetsu wa tsugitsugi shindeiku) débuta dans l’instante. Titre phare qui fit vivement connaître amazarashi outremer, ce fut une bonne surprise que de la voir faire partie de la setlist. L’émotion était palpable. Les projections étaient tantôt semblables à une bande dessinée, tantôt semblables à des articles de presse. Le tempo était également en rythme avec ces diffusions.

Après avoir remercié son public et avoir été acclamé chaleureusement en retour, le chanteur entama le récit de sa dernière nouvelle 「新言語秩序」 (shin gengo chitsujo). Tandis que le groupe s’était orienté vers une nouvelle face du public, 「自虐家のアリー」 (jigyakuka no ARII) s’accompagna de la page YouTube de son clip en noir et blanc. La bonne acoustique de la salle rendait le chant de Hiromu Akita d’autant plus chaleureux, et faisait résonner les instruments. Le morceau pris fin sous des spots bleus, non sans rappeler la mer régulièrement mentionnée dans la chanson. Les titres 「フィロソフィー」 (PHILOSOPHY) et 「ナモナキヒト」 (namonaki hito) furent également au rendez-vous. Durant cette dernière, s’affichait à l’écran une personne que l’on voyait marcher de dos, et dont les lyrics (censurées) apparaissaient sur son sweat. La censure était vraiment au coeur du show et s’affichait toujours plus à chaque titre.

amazarashi marqua un temps de pause avant d’interpréter 「命にふさわしい」 (inochi ni fusawashii). Le Budoukan s’illumina à l’aide des smartphones tous dirigés vers la scène. Alors que la chanson issue d’une collaboration avec le jeu vidéo NieR:Automata se poursuivait, le chanteur fut mis en avant durant le pont et les flashs du public clignotaient sans fin durant le vers ultime : « hikari to kage ». Le groupe reçu un tonnerre d’applaudissements pour cette performance à la fois belle et intense. La qualité du live ne désemplissait pas, bien au contraire chaque nouveau titre surprenait un peu plus. La scène s’orienta alors vers une nouvelle face de l’audience et Hiromu conta le deuxième chapitre de son histoire. L’ambiance fut radicalement différente avec 「ムカデ」 (MUKADE). La police projetée, plus manuscrite, se rapprochait plus de ce qu’ils faisaient auparavant. Le solo de guitare de Yoshiaki Dewa fut divin et aussi furieux que la chanson en elle-même, mais le piano de Manami Toyokawa y apportait un peu de douceur par moments.

043

「月が綺麗」 (tsuki ga kirei), seconde piste du dernier single 「リビングデッド」 (LIVING DEAD) mit en avant un système lunaire avec des lyrics perdues dans l’espace. 「吐きそうだ」 (hakisou da) permit la première apparition de personnages issus de l’univers d’amazarashi, mais aussi les premières projections de la silhouette du chanteur. Comme dans l’album 「世界収束二一一六」 (sekai shuusoku ni ichi ichi roku) dont elles sont tirées, 「吐きそうだ」 (hakisou da) (« je crois que je vais vomir ») donna suite à 「しらふ」 (shirafu) (« Sobriété »), les deux étant liées. Le silence planait dans toute la salle, et à cette ambiance pesante s’ajoutait quelques bruitages tandis que Hiromu débitait ses paroles. Alors que Manami tint la dernière note de piano, personne n’applaudit à la fin du morceau, comme pour faire perdurer le sentiment instauré par la chanson. Le leader entama alors le troisième chapitre de son histoire, accompagné de quelques successions de notes de la pianiste, et de nouveaux bruitages.

 

Orienté vers la dernière face du public, la fin du concert approchait certainement. La chanson 「僕が死のうと思ったのは」 (boku ga shinou to omotta no wa) plaça les deux membres d’amazarashi dans un halo de lumière tandis que 「性善説」 (seizensetsu) disposait d’écrans grésillants. 「空っぽの空に潰される」 (karappo no sora ni tsubusareru) mettait en avant les paroles sous forme de hashtags, censurés pour la plupart. 「カルマ」 (KARMA), comme généralement, afficha des lumières rouges et s’accompagna cette fois des flashs des smartphones. La scène était magnifique, et Hiromu tint la note plus longtemps que d’ordinaire lors de la conclusion du titre. Sa voix faisait aussi écho, apportant une certaine profondeur. Le chanteur mit fin à son récit avec le quatrième et dernier chapitre de 「新言語秩序」 (shin gengo chitsujo).

「独白」 (dokuhaku) vint mettre un terme au concert. Titre récemment sorti dans 「リビングデッド」 (LIVING DEAD) mais censuré, c’était la première fois que chacun avait l’occasion de l’entendre dans sa version intégrale. A l’écran, la censure était levée également. Au contraire, le texte se révélait. Comme le laissait entendre la version connue, la chanson était assez furieuse, Hiromu était déchainé, les lumières de l’appli scintillaient de tous côtés tandis que le chanteur répétait sans fin « kotoba wo torimodose » (« Récupérons nos mots ! »).

024

« Nippon Budoukan, merci ! » s’écria Hiromu pour la dernière fois avant que le générique ne défile sur les quatre écrans. L’application réalisait une ola de flashs tandis que le public applaudissait continuellement. C’était la première performance d’amazarashi au Budoukan, et c’était un véritable succès. Un thème maîtrisé et censé, compte tenu de l’importance des mots pour le leader qui écrit sous différentes formes (lyrics, poèmes, nouvelles, blogs), la mise en lumière de 「独白」 (dokuhaku) qui pourrait résumer à elle seule le concert avec cette fameuse phrase : « kotoba wo torimodose » (« Récupérons nos mots ! »), une setlist variée et représentative des presque dix ans de carrière du groupe, le single 「リビングデッド」 (LIVING DEAD) mis en avant et segmentant parfaitement la setlist en trois parties (il aura servi à la fois d’introduction et de conclusion), une application mobile qui apportait vraiment un plus dans l’expérience même du live avec toutes ces lumières qui pourraient être interprétées comme le message de l’audience envers amazarashi. Enfin, un groupe talentueux qui a offert une performance de qualité, sans fioriture et dont la prochaine tournée 2019 est déjà vivement attendue.

Setlist :
1. ワードプロセッサー (WORD PROCESSOR)
2. リビングデッド (LIVING DEAD)
3. 空洞空洞 (kuudou kuudou)
4. 季節は次々死んでいく (kisetsu wa tsugitsugi shindeiku)
5. 自虐家のアリー (jigyakuka no ARII)
6. フィロソフィー (PHILOSOPHY)
7. ナモナキヒト (namonaki hito)
8. 命にふさわしい (inochi ni fusawashii)
9. ムカデ (MUKADE)
10. 月が綺麗 (tsuki ga kirei)
11. 吐きそうだ (hakisou da)
12. しらふ (shirafu)
13. 僕が死のうと思ったのは (boku ga shinou to omotta no wa)
14. 性善説 (seizensetsu)
15. 空っぽの空に潰される (karappo no sora ni tsubusareru)
16. カルマ (KARMA)
17. 独白 (dokuhaku)

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Laisser un commentaire